J'ai cru entendre du large l'appel
J'ai vu au loin l'ombre sentinelle
Qui déchire le ciel de ses cimes
Ecarte sans peine les déferlantes
Et vu du ciel, oiseau sublime
Etale ses ailes ahurissantes
Tous les radeaux, tous les naufrages
Qu'il aura vus sur ses rivages
Tous ces courages venus en vain
S'écorcher vif sur les brisants
Les matelots, tous les marins
S'incliner aux pieds du géant
Ceux qui restent à terre, atterrés
Patiemment, font taire leurs douleurs
Et le grand oiseau voyageur
Effleure la vague du bout de l'aile
La baie de l'île, comme une fleur
S'entrouvre au vent et se révèle
Je trouverai l'écrin de perle
Que j'ai cherché sur l'océan
Je caresserai sa dentelle
Comme on effleure une peau d'amant
J'irai au bout des mers cruelles
Pour toucher du doigt l'Archipel
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